Conseils pour la rédaction.
Le titre annonce un débat, ne fût-ce que par un point d'interrogation.
" Le tabac : hors-la-loi ? "
Le chapeau propose les éléments majeurs du problème sans prendre position, c'est trop tôt. Dans le chapeau ou l'attaque, on n'impose pas la thèse (" vous devez cesser de fumer. "), on ne laisse pas non plus un choix total (" fumer ou non, à vous de choisir. ") on propose un choix orienté. (" Et si vous arrêtiez de fumer ? ")
L' attaque interpelle le lecteur, l'invite à lire. Elle établit l'importance pour le lecteur de la question à traiter. Ce paragraphe ne propose pas d'argument mais il annonce les quatre qui vont suivre. C'est ici qu'on pose le problème et les questions qu'il soulève .
Le développement expose l'argumentation.
Un paragraphe intègre, le plus tôt possible, la contre-argumentation et la réfute. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un argument mais d'un recadrage. On élimine une réticence du lecteur pour préparer le terrain aux arguments qui vont suivre.
Ensuite on développe ses propres arguments, un par paragraphe en choisissant un ordre (progression). Placer l'argument le plus puissant juste avant la clôture.
Pour renforcer son propos, on fait appel à une autorité : citation d'expert, données statistiques, proverbe, schéma…
La clôture ne contient pas de nouvel argument. La finale reprend l'essentiel des arguments et rappelle le début du texte (" boucle ")
Conclusion-relance : le texte se termine et l'auteur, par une question, par une action inattendue, relance une hypothèse, une éventualité qu'il ne dénoue pas. Bref, l'inverse du conte de fées : rien n'est fait et le lecteur doit imaginer la suite de l'histoire. C'est un peu frustrant mais cela alimente la conversation et offre l'avantage de ne laisser personne indifférent.
Conclusion-élargissement variante de la précédente, ce procédé clôture le texte en le rattachant à une autre œuvre, un thème, une problématique, plus vastes que lui.
Conclusion-synthèse : en quelques lignes vous reprenez l'essentiel d'un développement. Dans cette formule, qui doit être un modèle de concision, il faut éviter d'introduire un nouvel élément qui serrait forcément traité de manière superficielle. Vous pouvez toutefois terminer par une question.
Conclusion-citation : le texte, ici, se termine par une citation, un proverbe en rapport avec le sens de l'exposé. C'est un procédé facile, parfois trop! La citation doit s'appliquer à la situation décrite ou à l'événement raconté mais elle ne doit pas être en contresens avec le texte de l'auteur original. N'oubliez pas de nommer l'auteur et d'insérer l'emprunt dans un paragraphe qui en établit le lien avec l'ensemble du texte.
Procédure conseillée
Travail préparatoire :
1. Je me représente mon lecteur. Qui est-il ? Quelles sont ses opinions ? Comment va-t-il accueillir ma proposition ?
2. Je définis exactement ce dont je veux convaincre l'autre.
3. J'isole quatre arguments qui peuvent, à mon avis, le faire changer d'avis.
Composition, rédaction :
4. Je développe (peu) un contre-argument, une objection que risque de me faire mon interlocuteur et je le réfute de façon fondée, le tout dans un seul paragraphe complet (annonce du thème, développement, reprise de l'essentiel).
5. Je développe trois arguments en trois paragraphes complets. Je travaille sur des feuilles de brouillon différentes, partagées en trois zones : énoncé court, développement, clôture.
6. Je décide de l'ordre dans lequel ces paragraphes apparaîtront. Je les relie entre eux (organisation par série, articulations logiques).
7. Je rédige l'entrée de mon texte, l'attaque pour qu'elle accroche l'attention, retienne le lecteur et annonce l'essentiel sans prendre position (sur une autre feuille de brouillon).
8. Je rédige un paragraphe de clôture qui reprend l'essentiel mais n'ajoute aucun argument nouveau et fait "boucle" avec l'attaque (sur une sixième feuille de brouillon).
9. J'insère une citation.
10. Je compose le titrage : titre, chapeau, intertitres éventuels.
Toilettage :
11. Je relis mon texte :
- Pour apporter de la variété, j'installe des substituts pour éviter l'effet "Pierre et Nadine" et je varie les constructions de phrases.
- Je veille à ce que mon énonciation soit cohérente. Je valorise, et moi-même, et mon destinataire.
- Je contrôle la longueur de mes phrases (pas plus de 15 mots).
- Je fais concorder les temps verbaux.
- Je vérifie l'orthographe lexicale.
- Je contrôle les accords grammaticaux.
- Je recopie et je mets en pages.
Source:http://users.skynet.be/fralica/cours4/ecrargu4.htm#dynargu