Activités pédagogiques pour la classe de FLE
MENU PRINCIPAL  
  ACCUEIL - SOYEZ LES BIENVENUS !
  PROJETS PEDAGOGIQUES
  => Personnage de BD...
  => Mon journal de vacances.
  => Faisons une petite maison.
  => une campagne de protection de l'environnement
  => Une exposition gastronomique francophone
  => Mise en scene d'une piece de théâtre
  => Projet : le Conséil régional de Rhòne Alpes
  FICHES DE FILMS
  DOCUMENTS AUTHENTIQUES
  EXPRESSION ORALE
  RÉDIGER
  FRANCOPHONIE 2008
  CONTACT
  FORUM
  FRANCAIS 3
PROJETS PEDAGOGIQUES


Approche actionnelle

La simulation globale

enfin un loft utile !

jeudi 5 août 2004 , par Aurore Capriles

 

Quitte à avoir des élèves enfermés dans une salle de classe à l’insu de leur plein gré comme dirait l’autre ou parce que c’est leur choix (voir l’opposition public captif / non captif) autant mettre en place une pédagogie version deuxième millénaire.

Dans la perspective historique de Christian PUREN, après l’approche communicative des années 80, nous sommes maintenant, depuis le milieu des années 90, dans une nouvelle approche pédagogique appelée "approche actionnelle". Celle-ci propose de mettre l’accent sur les tâches à réaliser à l’intérieur d’un projet global. Mais ce projet, quel est-il ?

 

« Prenez un lieu, de préférence clos : une île, un immeuble, un village, un hôtel, etc. Faites-le investir et décrire par des élèves qui imagineront en être les habitants... Utilisez ce lieu-thème comme lieu de vie pour localiser toutes les activités d’expression écrite et orale (...). Vous obtenez ainsi une simulation globale. » Voici ce qu’on peut lire en guise d’introduction au dos du fameux livre de Francis Yaiche, Les simulations globales, mode d’emploi.

Ce titre d’ailleurs n’est pas anodin et fait écho à l’une des œuvres majeures de la littérature oulipienne : La Vie, mode d’emploi de Georges Perec, roman qui coordonne le temps d’un instant (vers 20 heures, le 23 juin 1975) et dans l’espace parfaitement circonscrit d’un immeuble parisien (au 11, rue Simon-Crubellier), une pluralité d’histoires, de personnages, de mondes même.

Allusion faite aux années fondatrices, pendant lesquelles le BELC (Bureau pour l’Enseignement des Langues et de la Civilisation), héraut tragique de la mise à mort du manuel, tente de révolutionner les méthodes d’enseignement en s’appuyant sur le plaidoyer oulipien (Ouvroir de Littérature Potentielle) lequel pose la contrainte comme auxiliaire précieux à l’épanouissement de l’imaginaire (voir par contraste la pensée surréaliste à la même époque).

Ainsi donc, avec la simulation globale, nous voici face à une pédagogie de l’imaginaire. Imaginaire du lieu, puisque la salle de classe se transforme, le temps d’une simulation, en terra incognita, en village ou en château. Pédagogie des masques aussi puisque les élèves ne sont plus des élèves mais des explorateurs, des naufragés, des astronautes, guidés dans cette folle aventure par le maître... du jeu. Jouer à la vie réelle en classe de langue à l’heure de la récré-réalité, qui l’eût cru ?

Nous nous situons là aux confins de l’approche communicative qui, quoi qu’on dise, n’offre que des ersatz de communication authentique entre apprenants. La simulation globale va permettre une mise en situation véritable, pendant laquelle la langue sera envisagée comme un outil et non plus comme un objet de savoir (d’où l’idée de mort du manuel...). A partir de là, le virtuel appelant le virtuel, les simulations globales ne pouvaient pas faire l’impasse sur Internet.

La simulation globale et ses avatars

Les simulations globales sont des projets de longue haleine, recréer un monde ne se fait pas en une séance, et les nombreuses productions qui en découlent vont devoir être triées, répertoriées et conservées ; d’où l’intérêt d’avoir à disposition un ordinateur, qui évitera au maître du jeu et aux participants d’avoir à se soucier d’une conservation et d’un classement papier qui occasionneraient perte de temps et complications.

Dans son livre sur les simulations globales, Francis Yaiche fait allusion à la fonction statistique des ordinateurs, qui permet d’intégrer la probabilité et le hasard sans avoir à effectuer soi-même des opérations impliquant de très nombreuses variables ; ainsi, si l’on veut avoir recours au hasard pour poser quelques principes de jeu, on peut se servir de la méthode dite de « Monte-Carlo » comme dans ces livres dont vous êtes le héros qui nécessitent l’usage de dés -donc du hasard- pour combattre les créatures ennemies rencontrées en route.

D’autre part, pour se développer, la simulation doit s’appuyer sur la recherche documentaire, l’exploitation de ressources en tout genre. Quoi de plus naturel donc que d’aller butiner la Toile pour y extraire, suivant le thème donné, les informations utiles à l’élaboration d’une personnalité nouvelle (qu’est-ce que c’est qu’être Français ? Comment pense l’Américain de base ?...), à la mise en place d’un système politique, à la découverte d’un pays étranger ? Ainsi, des naufragés pourront s’intéresser au climat qui règne dans les îlots du Pacifique, des astronautes pourront s’enquérir de la température qu’il fait sur Mars ou du phénomène de trous noirs ...

L’utilisation informatique dans le cadre des simulations globales ne s’arrête pas là.

En 1997, un projet pilote lancé par Ademirnet donne naissance au premier livre collectif à l’échelle de la planète ; quelques deux cent cinquante étudiants européens et américains reliés par Internet se lancent dans l’aventure et deviennent les habitants virtuels de l’immeuble parisien du 109, rue Lamarck, Paris 18è.

L’idée est tirée de L’Immeuble de Francis Debyser, ouvrage pédagogique utilisé pour les simulations globales en classe de français langue étrangère :

« Vous n’allez pas construire un immeuble anonyme où personne ne se connaît ; la vie de l’immeuble est faite de communications ; vous allez imaginer et jouer ces scènes. Certaines seront très simples : Mme X rencontre M. Z dans l’escalier ; ils se saluent et échangent une ou deux phrases sur le temps qu’il fait. D’autres seront un peu moins banales : la mère Michel demande au père Lustucru de l’aider à retrouver son chat... »

Le professeur animateur d’Ademirnet a joué le rôle de la concierge Yvonne Chopard. Elle recevait par courrier électronique tous les messages venus du monde entier, puis elle les regroupait et les rediffusait à tous les locataires. Voici ce que l’on nous apprend de la vie de l’immeuble sur la page Internet consacrée au projet :

« La vie de l’immeuble était très animée et il s’en est passé des choses au 109, rue Lamarck : un baptême chez les Fisher du 6ème, un vol, une pétition contre les mauvaises odeurs des Martin, des histoires d’amour, une grève, et bien sûr des tas de potins... Nous avons aussi imaginé des visages pour nos personnages simulés et par e-mail toutes les (fausses) photos ont circulé ! »

Les productions des habitants ont toutes été rédigées en français, y compris par les étudiants américains et allemands, et l’on voit bien l’intérêt pour les classes de langue de mettre en place ce genre de projets pédagogiques hautement formateurs.

From : gvincent@mbay.net (J. Vincent H.Morrissette) USA Californie-Monterey Santa Catalina School

Nous voudrions nous plaindre des odeurs qui proviennent de la famille MARTIN. Ces odeurs empestent notre appartement ainsi que tout l’immeuble. Nous songions à envoyer une note à la concierge et, si elle n’y remédie pas, à faire circuler une pétition contre la famille. Nous aurons, bien sûr, à frapper aux portes de nos voisins pour leur demander de signer la pétition. En même temps, nous devrons faire connaissance et apprendre ce que d’autres ont sur le cœur...

BIZARRE. Perdu : mon dragon-lézard

Mon dragon-lézard est perdu. Est-ce que vous l’avez vu ? Car c’est vraiment gênant. Il est très mignon, avec des crocs et deux petit cornes sur la tête. Il est vert, et ailé. Il a quatre pieds avec des griffes. Il est curieux, et déprime, alors fermez votre fenêtre, gardez le couvercle des W.C. fermé, parce qu’il pense que c’est un aquarium. Si vous l’avez vu, donnez-moi un coup de fil, s’il vous plaît. Daryne Lefée, USA, Denver.

Cette correspondance asynchrone a permis aux étudiants de s’investir plus avant dans un travail linguistique qui n’aurait pas les mêmes vertus sur le babillard, pour reprendre la terminologie canadienne. L’usage des messageries instantanées, bien qu’envisageable dans le contexte de projets pédagogiques tels que la simulation globale, ne présente pas les avantages de relecture, de correction orthographique, de travail sur la forme stylistique ou sur le plan des idées qu’un échange asynchrone permet de mettre en place. Le chat, quoiqu’ utile si l’on veut converser avec des gens de toutes nationalités, relève plus de l’oral, de l’éphémère .. verba volant, scripta manent, c’est bien là le problème.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, rien ne vaut l’empirisme ! Allez donc jeter un œil sur les sites suivants et devenez vous aussi les héros de l’Hôtel, du Cirque, de l’Entreprise (pour le français des affaires), devenez acteurs de l’histoire et aidez les Pères Fondateurs sur le site de la Déclaration d’Indépendance : 1776, ou découvrez le Canada du 19è siècle en visitant le Village Prologue.



Source: http://www.edufle.net/La-simulation-globale

 
SONDAGE  
   
Este sitio web fue creado de forma gratuita con PaginaWebGratis.es. ¿Quieres también tu sitio web propio?
Registrarse gratis